20-une vie sans charge mentale


Cette vingtième chronique se veut la clôture d’un cycle de textes (chroniques et textes pratiques) sur la domination de l’intellect, initié avec ma treizième chronique ”Prise de tête”.

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Il y a quelque temps, j’ai participé à un petit atelier de "méditation pleine conscience”. Je n’en attendais rien de particulier pour moi, l’équilibre intérieur que j’ai atteint, grâce aux moyens que j’ai décrits sur ce site, me satisfaisant, mais je voulais voir si je me reconnaîtrais dans les pratiques qui me seraient proposées. 

À la base, mon opinion était favorable : même si je n’aime pas le mot méditation, dont à la fois l’étymologie et toutes les définitions renvoient à la pensée ou à la réflexion ("action de réfléchir profondément"), ce qui ne correspond pas aux pratiques que l’on sous-entend aujourd'hui par ce mot, je trouve positive toute intention de vouloir faire pause, de se recentrer, de revenir au silence intérieur et à la simple conscience que nous sommes. D’ailleurs, la plupart des exercices pratiques de mon site pourraient sans peine être considérés comme en faisant partie.

Je savais bien toutefois que j’ai du mal à m’inclure dans des exercices guidés, dans des pratiques standardisées qui ne sont pas totalement ”pures” au niveau expérientiel. Que veux-je dire par là ? C’est justement ce que je veux aborder dans cette chronique, car je me suis à nouveau retrouvé confronté dans cet atelier à cette forme d’embrouillage dans des pratiques à vocation spirituelle, qui devraient pourtant l’exclure si elles voulaient vraiment atteindre l’objectif de ”pleine conscience” ou ”pleine présence” qu’elles se fixent. En ne le faisant pas, elles maintiennent pour moi sans s'en rendre compte le loup dans la bergerie, anéantissant ainsi toute réelle évolution de conscience, profonde et durable. Ce loup, c’est le mental ! Ou, plus précisément, le (fait de) mentaliser outre mesure. 

 

Précisons d’abord mes concepts. Ce que j’appelle le mental, c’est la manifestation de l’intellect (quand je mentalise, j’utilise mon intellect). Selon le genre de son contenu, c’est-à-dire le type des pensées, le mental est communément considéré positif ou négatif. Mais, pour ma part, le caractère sain ou malsain du mental ne réside pas tant dans le genre, positif ou négatif, des pensées (si l’on ne s’identifie pas à ses pensées, il n’y a pas de problème) que dans le mentaliser lui-même, selon qu’il est utilitaire ou non ! Car mentaliser constamment, pour tout et n’importe quoi, n’est pas aussi essentiel et indispensable qu’on le croit. 

Certes une vie sans mentaliser est tout aussi impossible ici-bas qu’une vie sans intellect. L’intellect est un outil indispensable pour vivre et évoluer dans la matière, on ne peut pas s’en passer. Le problème vient quand il sort de son domaine de compétence purement fonctionnel et interfère avec les aspects psychologiques ou spirituels de l’être. Il se manifeste alors par une charge mentale permanente, bien que le plus souvent inconsciente, résultat d'un autoconditionnement au mouvement intellectuel par manque de mouvement spirituel

Lorsque cette charge mentale est psychologique, faite de pensées autojugeantes ou analysant à l’excès, c’est ce qu’on appelle la rumination. Bien que l’ego cherche à nous faire croire, pour maintenir son emprise sur nous-même, qu’il y a quelque chose de noble à toujours ainsi s’autoanalyser et disséquer sa vie, le fait même que cela accable l’être prouve que la rumination n’a non seulement aucune utilité véritable, mais qu’elle ne fait pas non plus progresser intérieurement d’un iota. Il ne peut y avoir d’évolution lorsque le regard est toujours tourné vers soi et qu’il n’y a pas d’accès possible à la joie intérieure ! [Voir ce texte que j’ai écrit il y a plus de vingt-cinq ans : ”Le calvaire d’un ruminant”]

Cette inutilité intrinsèque de la rumination (qui n’est bien sûr pas à confondre avec un clair examen intérieur, mais en ressenti, aboutissant à de nécessaires remises en question salutaires) est, je pense, communément admise aujourd'hui..., mais il ne faut pas s’arrêter là, au milieu du chemin ! Or il reste toujours, en bruit de fond, une autre charge mentale, que l’on a oubliée, car moins flagrante, et en plus totalement admise culturellement et socialement, mais que l’on s’inflige tout aussi inutilement et qui continue à nous couper de la vie véritable, à savoir la vie spirituelle. C'est de ce "mental"-là, non pragmatique, superflu, détaché du réel, dont je veux maintenant parler. 

 

1/ ”Imaginez une fleur, ou un arbre...” Stop ! Je ne voulais pas aller plus loin. 

Cela fait des années que j’ai renoncé à l’imagination, et ce pour ma plus grande légèreté et mon plus grand bonheur. Alors, même pour un petit exercice de méditation qui semble anodin, je refuse de remettre le doigt dans l’engrenage, car il est ensuite beaucoup plus long et difficile de le ressortir que de l’y mettre. C’était d’autant plus incongru à ce moment-là que nous faisions l’atelier à l’air libre, au milieu de la nature. J’ai donc gardé les yeux ouverts et juste fait l’exercice en regardant discrètement, à défaut de fleur, les brins d’herbe à mes pieds... J’avais alors un support de méditation qui était RÉEL, et pas une image fictive dans ma tête !

Il faut avoir vécu des années et des années ”dans sa tête” pour savoir combien l’imagination peut être source de souffrance. C’est a priori surprenant que ce soit l’imagination qui fasse souffrir, et non la réalité. La première objection qui monte de l’intellect est au contraire la pensée que, si l’on fuit dans l’imagination, c’est pour atténuer la dureté du monde réel. Cette pensée exprime, oui, une vérité importante : partir dans l’imagination est une fuite ! Mais dans ce fait de fuir se trouve aussi l’erreur, car si imaginer est une fuite, cela ne peut, de ce fait même, constituer une solution ou un remède au problème qui pousse à cette fuite intérieure ! C’est pourquoi l’imagination ne résout rien spirituellement ; tout au plus peut-elle procurer un apaisement ou un soulagement psychologique temporaire.

Car qu’est-ce que l’imagination ?

Hormis l’imagination chez le lecteur d’un livre, pour visualiser ce qu’il lit, chez les enfants, nécessaire à leur développement, ou chez les artistes, comme marchepied pour l’inspiration, l’imagination consiste le plus souvent à susciter des pensées dans sa tête, à se faire son propre cinéma, afin de, par les images ainsi autocréées, se stimuler artificiellement, se réconforter, se rassurer... (même s’il existe aussi des psychologies masochistes qui imaginent toujours le pire). L’imagination met en jeu le mental comme producteur des pensées, mais aussi le sentiment, car ce que je recherche alors dans le travail d’imaginer, c’est bien de magnifier mentalement certains sentiments personnels dont je suis en manque, pour en jouir intérieurement. De même que l’on peut qualifier le sentiment d’"instinct mentalisé" (exemple typique : être amoureux), on peut ainsi qualifier l’imagination de ”sentiment mentalisé”. L’erreur est ensuite de croire que ces images imaginées peuvent de façon magique former la réalité terrestre, que la vie réelle, la ”vraie vie”, pourrait se conformer à ces productions mentales... Or ce n’est bien sûr jamais le cas. Tout ce que j’ai pu imaginer dans mes innombrables films intérieurs, où je rêvais avec force détails de la résolution de mes inhibitions, où je cherchais à anticiper en scénarios à mon avantage tout ce qui pourrait m'arriver, tout ce que j'ai ainsi formé en pensées évanescentes n’a jamais correspondu à ce que je vivais réellement par la suite ! J’étais toujours rattrapé par la réalité de mes failles psychologiques ! 

Pourquoi ? Tout simplement parce que l’imagination appartient encore à la matière, de par le cerveau qui crée l’intellect, et, de ce fait, elle ne peut aucunement avoir une action spirituelle sur mon entourage, sur les fils du destin. Elle ne peut avoir qu’un effet rétroactif sur moi-même, exalter mon propre sentiment, me faisant alors croire ”déjà arrivé” dans ma tête... avant que la réalité ne me rattrape à chaque fois, et d’autant plus durement que j’aurai laissé mon imagination s’enflammer.

De ce fait, ce genre de méditation n’a aucun intérêt spirituel, car je ne pourrai toujours avoir qu’une image de l’arbre ou de la fleur, l’image que je m’en fais, l’image que j’imagine, mais cette image ne pourra jamais correspondre à la réalité de l’arbre ou de la fleur. À quoi bon alors susciter ces images ? 

 

2/ ”Rappelez-vous une situation de tristesse. Essayez de la ressentir pleinement dans tout votre être... Puis faites la même chose avec la joie...” 

Nous sommes là typiquement sur un exercice virtuel, c’est-à-dire quelque chose qui est donné en vue de se préparer ou de s’exercer à une certaine circonstance intérieure, mais qui nécessite en attendant de se connecter à quelque chose qui n’est pas présent à l’instant de l’exercice. Je ne fais plus cela non plus ! Je refuse ce genre d’exercice. Je suis devenu amoureux du réel, uniquement et exclusivement, car sinon je souffre. 

Si j’essaie sérieusement de faire cet exercice, de me couler dedans, je vais tellement me reconnecter à la tristesse qu’elle restera ensuite collée à moi, tant et si bien qu’il me sera impossible à la suite immédiate de goûter réellement à la joie. Il me faudra un certain temps, qui pendant longtemps fut un temps conséquent, pour m’en nettoyer, comme si j’avais plongé dans un bain de boue. Certes mon hypersensibilité à cet exercice est due à mon passé psychologique, le fait de m’être trop longtemps complu dans ces énergies négatives, et il ne s’agit pas pour autant de refouler ces énergies lorsqu’elles se présentent spontanément, mais à un moment il faut savoir tourner la page, couper le lien avec nos blessures intérieures du passé, formant un complexe qui ne sera jamais satisfait et qui ne pourra jamais être comblé.

C’est en tout cas ce qui s’est produit pour moi : après de nombreuses années passées à travailler sur mon ”enfant intérieur” (mais à y travailler au présent, car il était présent à ce moment-là), j’ai ressenti qu’il devenait un boulet à mes pieds. Écouter et accueillir ce qu’il avait à me dire m’avait été utile pour panser une partie de mes plaies affectives et surtout mieux comprendre mon karma, mais à un moment, le voyant encore et toujours s’accrocher à moi, me faisant constamment tourner en rond intérieurement autour de lui, je l’ai abandonné ! Ce n’était qu’un ”corps de souffrance” (des pensées négatives ayant pris forme) qui cherchait encore à subsister en s’alimentant de mes sentiments négatifs épisodiques, les accentuant alors plus que de raison en m’empêchant de les traverser sereinement ou de les laisser passer. Donc un jour, oui, j’ai décidé de ne plus le laisser m’influencer et me plomber. Je lui ai dit d’aller se faire voir ! À partir de là, le lien avec cela s’est étiolé petit à petit, n’étant plus alimenté de mon côté. Toutefois, il peut me rester une sensibilité à ces énergies, une facilité ou tentation de connexion contre laquelle je dois être vigilant afin de la refuser, comme dans ce cas précis.

Je n’ai aucun problème à ressentir la tristesse quand elle se présente dans ma vie (si elle est là, je l'accueille), mais c’est alors la simple tristesse de l’instant et des circonstances, et plus la tristesse d’un passé révolu. Je ne me suscite plus de sentiments ou d’émotions ; je laisse tout venir naturellement !

 

3/ ”Portez votre attention sur votre respiration. Quand vous inspirez, visualisez que... Puis expirez en visualisant que...”

Nous touchons ici à la grande mode dans les milieux du développement personnel : les techniques de "visualisation créatrice”. Comprenons-nous bien : à part pour moi-même, je ne suis pas foncièrement hostile à ces techniques, à partir du moment où l’on est bien conscient de leurs limites et du fait qu’il s’agit bien de ”techniques”, donc de tentatives de transformation partant du bas, mobilisant essentiellement l’imagination, donc le mental et le sentiment, mais pas l’esprit, le cœur de l’être, seul à même de générer des valeurs et résultats durables.

Si je me sens en danger intérieurement, trop déstabilisé psychiquement, il vaut mieux que je fasse une visualisation pour retrouver en urgence une stabilisation émotionnelle, plutôt que rien du tout. Si c’est plus facile pour quelqu'un, pour se détendre, de visualiser qu’il reçoit de la force lumineuse à chaque inspiration et qu’il évacue toutes ses tensions à chaque expiration (plutôt que de pratiquer la simple ”respiration naturelle” que j’ai décrite sur ce site), qu’il le fasse aussi. Mais qu’il sache que cela ne lui sera profitable que temporairement et n’agira jamais en profondeur ! 

De telles techniques n’ont ainsi jamais réussi à m’aider, jeune adulte, à être moins timide ou à avoir plus confiance en moi ; mon mental conditionné restait toujours le plus fort en mode autosaboteur. Surtout, insidieusement, cela crée ou perpétue une dépendance au mental. On prend alors l’habitude de ne plus fonctionner que de cette façon, par une fuite dans la visualisation, au lieu d’affronter son stress en face. La roue de secours devient permanente, les béquilles remplacent définitivement les membres sains ! 

Les adeptes de ces techniques me renverront sans doute à des études qui montreraient que la visualisation créatrice aide à guérir plus vite de maladies, telle une méthode Coué visuelle : lorsque je m’imagine guéri, je guéris. Certes la visualisation est bien ”créatrice” à un certain niveau, des formes-pensées sont bien générées, mais comme je l’ai mentionné plus haut, leur ”consistance” sera insuffisante pour un effet autre qu’autostimulant, sauf... si le ressenti spirituel s’en mêle. Mais c’est alors un autre processus ! 

Il en est ainsi de même pour la visualisation que pour la prière. Si une prière est uniquement récitée, que celui qui prie reste au niveau mental des paroles sans chercher à les ressentir profondément, donc à les imprégner spirituellement, en croyant que le seul fait de les prononcer ou de les penser va suffire, il ne se passera rien. La prière ne s’élèvera pas pour atteindre un niveau d’où elle peut recevoir une réponse ou un soutien. Ce sera la même chose si celui qui visualise ne s’appuie pas sur la trame de visualisation initiale pour aller chercher un autre niveau, supérieur ou plus profond, car moins mentalisé. Mais alors, pourquoi vouloir encore passer par le mental au départ ? Pourquoi ne pas prendre directement le raccourci ? 

De même qu’une prière sans paroles, purement ressentie dans une forte aspiration intérieure, sera toujours plus puissante et efficace qu’une prière récitée, de même un faire-l’expérience-vécue total et inconditionnel de ce que je vis et éprouve à l’instant sera toujours plus promoteur à long terme sur mon existence qu’une visualisation créatrice, ne serait-ce que par le fait que, dans la visualisation, c’est moi qui génère les images, donc je reste toujours nécessairement dans le cadre étriqué de mes propres conceptions et limitations, alors que les solutions, les éclaircissements ou les ouvertures se trouveront toujours au-delà de mon propre petit horizon limité ! Nous avons donc tout à gagner à chercher dès le départ à lancer notre grappin le plus haut possible, afin de recevoir de la Hauteur agrippée l'aide la plus inspirante qui soit, la plus bénéfique pour nous. C’est uniquement possible en ne faisant plus aucune concession au mental parasite superflu.

 

Trois méditations différentes. Trois formes différentes, mais à la racine, toujours ce même fait de mentaliser et de rapetisser sa conscience. Toujours ce même filtre mental surajouté et autoimposé pour s’empêcher de vivre grand et libre, et de façon tellement plus riche. Et l’on se demande après pourquoi l’humanité tourne encore et toujours en rond dans les mêmes problématiques ! 

Oui, c’est vrai, cela demande une révolution intérieure pour adopter maintenant un tout autre fonctionnement que celui auquel nous sommes conditionnés, dont nous sommes esclaves depuis des millénaires (Jésus ne nous exhortait-il pas, il y a deux mille ans déjà, à ”devenir comme les enfants” ?). Mais non seulement cela en vaut la peine, c’est aussi là seulement que réside notre salut pour les temps à venir. Juste toujours être pleinement là, disponible à l’instant, sans chercher constamment à se réfugier dans sa tête !

Il faut absolument voir le nœud de la domination de l’intellect, à chaque fois que je sens que mon attention cherche à se porter et raccrocher à un objet mental pour en retirer une stimulation intellectuelle ou un plaisir sentimental, plutôt que de rester stable, en équilibre et en paix, sans besoin compulsif, au foyer de moi-même et de la Vie.

Pour comprendre ce que je pointe là, pensez à toutes les addictions. Par exemple, celui qui est accro au jeu va commencer à penser au jeu, à la stimulation que cela va lui procurer (stimulation purement personnelle, qui ne profite à personne d’autre qu’à lui ; là, aucun échange ni partage), puis au plaisir qu’il ressentira s’il gagne, et cela va le pousser à matériellement aller jouer, sur internet ou au casino. Même processus pour les réseaux sociaux. Il n’y aura alors que l’amère frustration, inévitable pendant du plaisir (comme les deux faces d’une même pièce), pour, peut-être, faire prendre conscience de la nocivité initiale de cette façon d’aborder l’expérience de vie.

Il n’est pas interdit de ”jouir de son intellect” par moments, mais ce mode doit rester consciemment maîtrisé pour ne pas redéborder en soumission inconsciente. Or, malheureusement, nous sommes allés tellement loin dans cet autoconditionnement que c’est devenu aujourd’hui une question de survie, psychologique et spirituelle, que de tomber le moins souvent et le moins longtemps possible dans ce piège ! Car une fois dedans, non seulement il est ensuite beaucoup plus long et difficile d’en sortir, mais pire, plus on s’y enfonce, plus on perd en discernement et conscience de son état réel d’engourdissement spirituel.


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P.S. :

Merci à mon ami Carl M. pour son retour pertinent sur ma chronique :


"Vous adressez, mon cher Jérôme, un sujet très cher à l’intellect, soit le fantasme profond et persistant de croire que l’évolution personnelle, celle qui mène à l’émancipation de l’esprit, s’induirait par une simple action imposée extérieurement, comme un exercice de méditation dirigée, un régime précis, une incantation particulière ou n’importe quelle autre « technique » appliquée et suivie comme une recette. Les personnes qui y obéissent le font de bonne foi, n’ayant que peu ou pas conscience de ce qu’est réellement la mobilité de l’esprit, et surtout la paresse qui en est son antithèse, mais surtout parce qu’elles vous diront que ces techniques les aident vraiment.

Or ce que ces personnes ne savent pas est que, comme vous l’avez souligné, l’apport bénéfique n’est que superficiel et temporaire, mais de plus, et c’est l’aspect le plus important (et le plus pernicieux), ce qui semble les aider facilement à progresser se transformera finalement en OBSTACLE lorsque l’esprit voudra réellement se libérer. Les ressources de l’âme seront prises comme dans un plâtre, qui leur semblera les protéger des souffrances intérieures alors qu’elles seront profondément entravées dans leur mobilité, et les belles images projetées artificiellement sur l’écran de leur imagination bloqueront la vision réelle de l’esprit sur les véritables réalités supérieures, qui devraient nourrir ce qu’elles ont de plus essentiel dans leur être."